Est-ce qu’un arrêt maladie coûte à l’employeur ?

Est-ce qu'un arrêt maladie coûte à l'employeur ?

Oui, un arrêt maladie coûte à l’employeur. Entre le maintien de salaire, le paiement des cotisations sociales, les frais de remplacement et les pertes de productivité, la facture peut vite grimper.

Avec la baisse du plafond des IJSS depuis avril 2025, les entreprises doivent désormais couvrir une part plus importante du salaire, en particulier pour ceux qui gagnent plus de 1,4 fois le SMIC.

La souscription à une prévoyance complémentaire ou des actions de prévention santé peuvent aider à limiter ces impacts.

Ce que l’employeur paie réellement

Lorsqu’un salarié tombe malade, il peut percevoir des indemnités journalières de la Sécurité sociale (IJSS), mais ce n’est souvent pas suffisant pour compenser son salaire.

En général, l’entreprise doit compléter ces montants.

Ce maintien de salaire est encadré par la loi et les conventions collectives. Par exemple, pour un salarié ayant un an d’ancienneté, l’employeur doit compléter jusqu’à 90 % du salaire brut pendant 30 jours, puis 66,66 % à partir du 31ᵉ jour.

Prenons un cas concret :
Un salarié gagne 2 000 € brut par mois. L’IJSS couvre environ 32,87 € par jour. L’employeur doit donc compléter d’environ 32,88 € par jour pour atteindre 100 % si sa convention collective le prévoit.

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En parallèle, l’employeur continue de verser des cotisations sociales sur la part du salaire maintenu (assurance maladie, retraite,  chômage, etc.).

Même si le salarié est absent, ces frais continuent de s’accumuler.

Dans certains cas, des indemnités complémentaires peuvent s’ajouter, selon l’ancienneté ou la situation personnelle du salarié.

Si l’employeur choisit la subrogation (c’est-à-dire qu’il avance les IJSS et se fait rembourser ensuite), cela peut créer des tensions de trésorerie, notamment si le remboursement tarde.

Est-ce qu'un arrêt maladie coûte à l'employeur ?

Les coûts indirects

Quand une personne s’absente, il faut souvent la remplacer ou répartir ses tâches entre les collègues.

Dans le cas d’un remplacement par intérim ou CDD, cela implique des coûts supplémentaires.

Un remplacement d’un mois pour un salarié payé 2 500 € brut peut coûter jusqu’à 3 025 €, en incluant les primes légales. En retranchant le salaire non versé au salarié absent, cela représente un coût net d’environ 2 135 €.

Quand aucune embauche n’est faite, les équipes en place prennent le relais.

Cela peut entraîner une surcharge de travail, une baisse de motivation et une perte de productivité. Des retards dans les projets, des erreurs ou une qualité de service en baisse peuvent aussi apparaître.

Il y a aussi les coûts cachés : désorganisation, ambiance tendue, perte de cohésion. Même s’ils sont difficiles à chiffrer, ils ont un effet réel sur la performance globale.

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Ce qui change depuis avril 2025

Depuis le 1er avril 2025, un nouveau plafond des IJSS a été fixé. Il passe de 1,8 à 1,4 fois le SMIC, soit un maximum de 41,47 € brut par jour.

Pour les salariés qui gagnent plus que cela, l’entreprise doit compenser une plus grande partie du salaire.

Les employeurs concernés par cette hausse de charge sont nombreux, notamment dans le secteur privé. Le surcoût global est estimé entre 600 millions et 1 milliard d’euros à l’échelle nationale.

Certains salariés ne sont pas touchés grâce à une prévoyance complémentaire.

Environ 13 millions de salariés bénéficient d’un contrat collectif qui prend le relais. Mais attention : cela peut engendrer une hausse des cotisations pour les entreprises.

Le délai de carence de 3 jours n’a pas changé en 2025. Toutefois, des débats sont en cours pour 2026, avec l’idée de l’allonger. Si cette mesure passe, cela réduirait le coût pour la Sécurité sociale, mais augmenterait la charge des employeurs pendant les premiers jours d’absence.

Des leviers pour limiter les coûts

Aménager les postes, suivre le climat social, proposer des solutions face au stress : ces actions peuvent réduire les absences !

Les arrêts longs (plus de 3 mois) concernent de plus en plus de salariés, souvent pour des problèmes de dos ou de santé mentale.

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Organiser une contre-visite médicale est également possible pour vérifier si l’arrêt est justifié.

En cas d’abus, le salarié peut perdre le bénéfice des IJSS, ce qui peut décourager certaines dérives.

Note

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