Réévaluation de votre rente d’accident du travail : ce qu’il faut savoir

réévaluation rente accident du travail

Les personnes touchées par un accident du travail ou une maladie professionnelle perçoivent une rente en cas d’incapacité permanente. Chaque année, cette rente est revalorisée pour suivre l’évolution du coût de la vie.

En 2024, une nouvelle hausse est intervenue, impactant directement les montants versés.

Depuis le 1er avril 2024, les rentes pour incapacité permanente suite à un accident du travail ou une maladie professionnelle ont été augmentées de +4,6 %.
Cette revalorisation annuelle repose sur l’indice des prix à la consommation et permet de maintenir le pouvoir d’achat des bénéficiaires.

Si votre état de santé s’aggrave, une demande de révision de votre taux d’incapacité peut également être engagée pour augmenter le montant de votre rente.

Qu’est-ce qu’une rente d’accident du travail ou de maladie professionnelle ?

Une rente d’accident du travail ou de maladie professionnelle est une indemnité versée à vie par l’Assurance Maladie à toute personne dont les séquelles d’un accident ou d’une pathologie d’origine professionnelle ont laissé des traces durables.

Elle concerne les salariées et salariés reconnus en incapacité permanente partielle (IPP) d’au moins 10 %. En dessous de ce seuil, l’indemnisation prend la forme d’un capital unique, versé en une fois.

Le taux d’IPP est déterminé par la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), à partir d’un avis médical établi par le médecin conseil de l’Assurance Maladie. Ce taux est évalué sur plusieurs critères, dont :

  • la nature des séquelles

  • leur impact sur les capacités physiques

  • les conséquences sur la vie professionnelle

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Dans certains cas, un médecin du travail peut également intervenir pour affiner l’évaluation, en lien avec les contraintes du poste occupé.

Exemple concret :
Un chauffeur routier victime d’un accident provoquant une limitation permanente du bras droit peut obtenir un taux plus élevé qu’un travailleur administratif souffrant de la même lésion, si cette limitation compromet directement sa capacité à exercer son métier.

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Comment fonctionne la revalorisation automatique chaque année ?

Chaque année, les rentes AT/MP sont automatiquement revalorisées. Cette hausse suit l’évolution de l’indice des prix à la consommation hors tabac, publié par l’Insee. Cela permet de préserver le pouvoir d’achat des personnes indemnisées, dans un contexte où les dépenses de santé et le coût de la vie augmentent.

Depuis le 1er avril 2024, cette revalorisation est de +4,6 %, un chiffre relativement élevé comparé aux années précédentes.

La revalorisation s’applique au salaire annuel de référence, aussi appelé salaire minimum de base, utilisé pour calculer la rente. Ce salaire est plafonné et dépend de la législation en vigueur.

Données officielles : Le décret n° 2024-291 du 28 mars 2024, publié au Journal officiel, précise les nouveaux montants servant de base de calcul à la revalorisation.

Voici un exemple chiffré pour mieux comprendre l’impact :

Avant revalorisation (mars 2024)Après revalorisation (avril 2024)
Rente mensuelle : 600 €Rente mensuelle : 627,60 €
Augmentation mensuelle :+27,60 €

💡 Conseil pratique : Vérifiez le montant de votre nouvelle rente sur votre compte Ameli, rubrique « Mes paiements ». Si la hausse n’apparaît pas, contactez rapidement votre caisse.

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Bon à savoir :
Cette revalorisation concerne uniquement la part fixe de la rente. En cas d’évolution de votre état de santé, vous pouvez faire revoir le taux d’IPP, ce qui peut entraîner une hausse plus significative de votre rente. Cette démarche est indépendante de la revalorisation annuelle et sera abordée dans la partie suivante de l’article.

Peut-on demander une réévaluation de sa rente en cas d’aggravation de l’état de santé ?

Oui, une révision de votre rente est envisageable si votre état de santé s’est dégradé depuis la première évaluation de votre incapacité. C’est une démarche distincte de la revalorisation annuelle automatique. Elle repose sur un constat médical et peut conduire à une augmentation durable du montant de la rente si le taux d’incapacité est revu à la hausse.

Si vous avez subi une rechute ou que de nouvelles séquelles sont apparues après votre accident ou maladie professionnelle, vous pouvez demander une révision de votre taux d’incapacité. Cela passe par un certificat médical et une évaluation par la CPAM. En cas de validation, le montant de votre rente peut être augmenté durablement.

Quand et comment demander la réévaluation ?

Il arrive que des douleurs s’intensifient, que des limitations fonctionnelles apparaissent ou qu’une nouvelle intervention chirurgicale devienne nécessaire, plusieurs mois ou années après l’accident initial. Dans ces situations, la législation vous permet de demander la révision du taux d’incapacité permanente.

Voici les principales étapes de cette procédure :

  1. Consultez votre médecin traitant pour évoquer la rechute ou l’aggravation. Il établira un certificat médical de rechute ou de nouvelles lésions, à transmettre à la CPAM.

  2. Après la stabilisation de votre état, un certificat médical final sera établi par votre médecin, mentionnant les séquelles et leur retentissement sur votre quotidien et votre travail.

  3. La CPAM missionne alors le médecin-conseil, qui évaluera si le taux d’incapacité doit être revu. Cette expertise tient compte de critères objectifs, mais aussi de la pénibilité de votre poste.

  4. Si un nouveau taux est reconnu, le montant de votre rente sera modifié à partir de la date de stabilisation. Vous recevrez une notification officielle.

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💡 Conseil pratique :
Si vous avez subi une opération liée à l’accident initial, pensez à demander un dossier médical complet à votre chirurgien. Ces éléments peuvent renforcer l’analyse du médecin conseil de la CPAM.

Exemples de cas concrets

  • Un agent d’entretien ayant subi un accident de genou en 2015 voit son état se dégrader. En 2024, il est opéré à nouveau, avec des séquelles importantes. Le médecin établit une nouvelle déclaration. Résultat : le taux passe de 12 % à 25 %, doublant quasiment la rente.

  • Une ancienne lésion du dos s’aggrave suite à des années de travail répétitif. Le salarié bénéficie d’une expertise médicale avec IRM et rapport d’ergonome. L’augmentation du taux est validée.

Est-ce risqué de demander une réévaluation ?

Certaines personnes hésitent à engager cette démarche, par peur que le taux soit réduit au lieu d’augmenté. Cette situation reste rare, mais possible si les nouvelles pièces médicales montrent une amélioration ou une erreur d’évaluation initiale.


Avant d’entamer la procédure, parlez-en avec un médecin du travail ou un avocat spécialisé en droit de la sécurité sociale. Des associations comme FNATH ou Adep peuvent aussi vous accompagner gratuitement.

En cas de désaccord avec la décision de la CPAM

Vous pouvez contester une décision qui ne vous semble pas juste. Plusieurs recours existent :

  • Demandez une révision amiable auprès de la CPAM (Commission de recours amiable – CRA)

  • Saisissez ensuite le Pôle social du tribunal judiciaire en cas de refus persistant

Ces procédures sont encadrées par des délais stricts, souvent de 2 mois après la notification de la décision. Faites-vous accompagner pour maximiser vos chances.

Note

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